Vélotextes

Miscellanées vélocipédiques

Bicycle et vélocipède Michaux

En 1880, des bicyclistes s’étaient rendus de Saint-Étienne à Lyon puis Grenoble, et retour, soit 320 km. L’histoire avait été colportée partout, et suscita des vocations. Paul de Vivie fit son apprentissage de l’équilibre et ses premiers coups de pédale sur un vélocipède type Michaux, puis acheta un grand-bi d’occasion aux frères Gauthier, en 1881. Il devint secrétaire du Club des cyclistes stéphanois, créé la même année. Les chutes firent parfois rester remisée sa monture. Il réalisa tout de même une belle étape de 100 km vers le Livradois-Forez.
En allant au Puy Mary, 1922
Je ne passe jamais à Pontempeyrat (...)

Bicyclette n°5 (à petites roues de 50 cm)

Bicyclette n°5 (à petites roues de 50 cm)

ANTHOLOGIE DUCYCLISTE”, ÉPOQUEVELOCIO”, 1921
«  Hauteur des roues, forme des jantes, grosseur des pneus, moyeux, rayons... autant de points qui s’offrent à notre examen, et ce que j’en vais dire, aujourd’hui, n’a que la valeur d’une opinion personnelle, que la discussion pourra confirmer, rejeter ou modifier. C’est en 1904 seulement que je commençai à me demander s’il était vraiment nécessaire d’avoir des roues de 70 cm de diamètre, et si nous ne pourrions pas obtenir des machines plus légères, plus robustes, moins encombrantes, plus maniables, tout aussi roulantes en réduisant autant que possible ce (...)

Quand Vélocio se rend au concours de frein avec un système a.b.s

Quand Vélocio se rend au concours de frein avec un système a.b.s

Dans le récit «  Çà et là  » et dans l’article «  Autour du Concours de frein » de 1901, Vélocio nous décrit en détail son vélo et son système de frein anti-panache. Sur la route, il fait le 15 août une pause à Châtillon de Michaille, chez la famille Juillard. Le docteur Juillard a pris en photo sa machine et lui, ensemble et séparément, juste avant son départ à 5 heures moins le quart de l’après-midi. La première photo conservée au musée d’art et d’industrie est reproduite dans la biographie de Vélocio par Raymond Henry. Elle a été aussi exposée lors du week-end pascal 2024 au musée Comtadin du cycle de (...)

Quand Vélocio se bricole un Mountain Bike / V.T.T. suspendu

EXCURSIONS DUCYCLISTE”, 21 FÉVRIER 1926
«  Au début de la saison, j’utilise volontiers mes excursions dominicales pour essayer différentes machines et me rendre compte de leurs défauts et de leurs qualités. J’ai donc laissé à l’écurie, le 21 février, ma légère randonneuse à 4 vitesses, je suis parti sur un véritable carrosse de gala pesant en ordre de marche 20 kilos, construit pour être utilisé quand bon semblerait comme vélo-moteur et il l’a été pendant 1.500 km  ; après quoi son propriétaire dégoûté du Lutetia qu’il avait fixé sur la roue arrière, a voulu s’en servir comme d’une simple bicyclette. Mais le (...)

Flottante de 1912

COL DU ROUSSETFORÊT DE LENTE, 1919
«  On cause en pédalant et l’on a toujours beaucoup de choses à se raconter entre cyclotouristes. Incidents de routes, régions explorées, bagages, pneumatiques, machines, etc. À propos de machines, les nôtres sont assez distinctes. Ch. monte une six vitesses par moyeu BSA et deux chaînes, de 2 mètres à 7 m. 60, bonne marque anglaise  ; L... ne dispose sur son léger routier que des trois vitesses de son moyeu, 3 m. 30, 4 m. 40 et 5 m. 85  ; Émile C .. est le plus polyxé des quatre  ; sa poly est armée d’un moyeu à trois vitesses et d’un whippet à trois pignons  ; il possède (...)

Ballon n°2

RANDONNÉE PASCALE, 1928
«  Puisque je suis condamné à randonner, me dis-je, randonnons et rentrons par la route  ; ce me sera l’occasion de soumettre à plus rude épreuve ma bicyclette Ballon n° 2 dont c’était le premier long voyage. Ma Ballon n° 1 est mon Aumon qui, depuis février 1927, a mis a son actif, d’abord en mono, puis en flottante, ensuite en dérailleur, plus de 9.000 km. Je me suis fait construire pour cette année une Gauloise à pédalier très bas, arrière court, cadre ouvert qui en permet l’accès aux dames, aux ecclésiastiques et surtout aux cyclistes âgés qui aiment pouvoir s’arrêter sans quitter la (...)

Bicyclette 1900

MON RAID PASCAL, 1903
«  J’ai pris mon ordinaire machine de tourisme  : guidon à deux positions, selle oscillante, cinq développements dont deux interchangeables en marche par deux chaînes, roue libre partout, un frein sur jante AR et un frein à patin sur pneus AV, gros pneus, poids en ordre de marche 29 kilos. Tel est son signalement. Elle date de 1900 et semble se porter très bien encore, bien qu’elle m’ait servi dans la plupart de mes plus longs voyages tra los montes. C’est à ce vieux clou que je puis abandonner à n’importe quel coin de rue sans crainte qu’on me le vole, tant il est d’apparence (...)

Bicyclette N°1 (1903)

RANDONNÉE PASCALE, 1907
«  J’avais moi-même, pour diverses raisons, dont quelques-unes indépendantes de ma volonté, choisi mon no 1 qui date de 1903 et tient le milieu entre la machine à grand confortable et la machine à grand rendement. Elle a des Clincher à talons de 35 m/m très souples, cinq développements  : 7m,40, 5m,30, 4m,30, 3m,30 et 2m,65 interchangeables en marche deux à deux par 2 chaînes du même côté, des garde-boue, deux freins, et elle pèse 16 kilos sans bagages  ; d’ailleurs je ne regrettai pas ce choix, car de tout le voyage je n’eus pas à donner un coup de pompe à mes pneus, pas une goutte (...)

Randonneuse Luchon-Bayonne

Cure de printemps (1910)
« Cette année j’avais résolu, histoire de m’entraîner en vue de la fameuse étape Luchon-Bayonne, d’aller, en une étape, de Saint-Étienne à Nice par la montagne, mais la neige survenant à l’improviste quelques jours avant mon départ me détourna du col de Cabre et des Basses-Alpes et me rejeta une fois de plus dans la vallée du Rhône... que je commence à connaître  !
Je devais avoir des compagnons, mais, au dernier moment, tous firent défaut, naturellement, et je partis seul le jeudi saint à 10 heures de Saint-Étienne. J’avais choisi ma randonneuse Luchon-Bayonne munie de trois (...)

De Paris à Lannemezan, 1896 (Alcide Bouzigues)

« Me voilà donc à Tours cette fois. Je fus frappé de l’aspect imposant de la ville. Elle s’offrait à moi dans un panorama délicieux et ce ne fut pas sans une douce émotion que je pénétrai dans ses murs. Il me fallut sur-le-champ traverser un pont magnifique qui allait déboucher à l’entrée de l’une des magnifiques rues de la cité. Ce pont de pierre imposait l’admiration autant par sa longueur et sa largeur que par le mouvement accentué qu’il présentait à cette heure. Il était quatre heures de l’après-midi. En outre d’une ligne de tramway qui le traverse, il était sillonné par une foule nombreuse que le beau (...)

La bicyclette du campeur (1927)

La bicyclette du campeur (1927)

«  C’est une bicyclette normale de route à fourche élastique. Le cadre est renforcé par des tubes qui vont du guidon au moyeu arrière et qui permettent aussi de loger le réservoir à pétrole (pour l’alimentation du réchaud) et la bouteille Magondeaux (pour l’éclairage sous la tente). Au-dessus du pédalier  : la boîte d’accumulateurs qui alimente les feux de ville (lanterne avant et feu rouge) et le phare. »

La Grosse Routière (Juillet 1900)

La Grosse Routière (Juillet 1900)

" À côté des chevaux pur sang aux lignes si fines existent les gros chevaux de trait qui sillonnent encore les routes en attendant l’ère définitive des «  autos  ».
Aussi nous semble-t-il utile d’esquisser les points caractéristiques de la Grosse Routière qui est à la jolie machine de course ce que le cheval du fermier est au pur sang. "

Cyclo-tourisme (G. Clément, Février 1922)

«  Rien d’étonnant à ce qu’on rencontre peu de cyclo-touristes. Ils ne font pas de bruit, ne sont jamais par groupes très denses, partout à leur heure, et ont tous des itinéraires variés. Ils peuvent circuler par milliers dans une même région sans que cela s’aperçoive beaucoup.  »

De la manière de voyager. (1889)

De la manière de voyager. (1889)

«  À mon avis, le touriste doit en emporter le moins possible, sans toutefois se priver du nécessaire sous prétexte de poids. 14 à 15 kilog. peuvent paraître exagérés ; mais ceux qui ont l’habitude des longues routes savent qu’en prévision de mauvais temps mieux vaut se munir en conséquence.  »

La traversée du Massif des Ecrins-Pelvoux est-elle possible avec une bicyclette ?

Le massif des Ecrins-Pelvoux, formidable bastion de roc fauve et de glace, hérissé de pics aux noms prestigieux, n’est traversé par aucune route carrossable. Quelques-unes, à la faveur d’une vallée, s’insinuent jusqu’au cœur de la forteresse, aucune n’arrive à la franchir. Cet énorme quadrilatère dont les tours d’angles sont Bourg-d’Oisans, Briançon, Embrun et Gap, présente, pourtant quelques points vulnérables, où, un jour peut-être, la bicyclette arrivera à passer. Hâtons-nous de dire que l’exploit ne sera pas facile.

DANS LES ALPES avec machine à deux développements (1900)

Berger, «  Dans les Alpes (avec une machine à 2 développements)  », Le Cycliste, 1900, P. 45-51, p.72-76, p.88-94, Source Archives départementales de la Loire cote PER1328_7
J’avais fait dans le cours des années précédentes de nombreuses excursions dans les Alpes dont je suis proche voisin ; mais, malgré la beauté des paysages traversés, j’ai toujours trouvé fatigantes et fastidieuses les longues et dures montées que la plupart du temps, il faut gravir à pied en poussant sa machine lorsque celle-ci est munie d’un développement trop fort et plutôt approprié aux pays plats, ce qui était le cas des machines (...)

Le grand Meaulnes (1913)

«  Du haut des côtes, descendre et s’enfoncer dans le creux des paysages ; découvrir comme à coups d’ailes les lointains de la route qui s’écartent et fleurissent à votre approche, traverser un village dans l’espace d’un instant et l’emporter tout entier d’un coup d’œil... En rêve seulement j’avais connu jusque-là course aussi charmante, aussi légère. Les côtes même me trouvaient plein d’entrain. Car c’était, il faut le dire, le chemin du pays de Meaulnes que je buvais ainsi.  (...)

En randonnant (bouillier)

EN RANDONNANT
J’avais en tête de pousser une pointe vers la mer et cela à grands coups de pédales, avec but de randonnée les Saintes-Marie, en Camargue ; c’est, je crois, ce point de mer le plus rapproché de Saint-Étienne, environ 300 km. D’après mes prévisions, je devais couvrir L’aller-retour dans les 40 heures.
J’avais repéré pour ce raid la fine monture de l’ami A... et je dois à son obligeance d’avoir eu ainsi une machine relativement légère à grand rendement : pneus extra-souples, toiles apparentes, changement Cyclo 3 vitesses, doublé par une deuxième couronne au pédalier. J’enlevai les garde-boue pour (...)

À travers cols

EXTRAIT DE LA COLLECTION « LE CYCLISTE » ANNÉE 1902 (1952, p. 264-265)
Cher Monsieur de Vivie,
Vous me demandez des détails de mon dernier déplacement dans les Alpes. Je serais très heureux de pouvoir vous en fournir, documentés d’heures et de kilomètres, comme vous le désirez. Malheureusement, très habitué à me reposer sur les autres du soin de consulter les bornes et les chronomètres, je n’ai rien de précis sur ce sujet. Cependant, en vous reportant à la carte, vous pourrez juger que les étapes que je vous énumère étaient très ordinaires et devaient me laisser de longues heures d’admiration pour les (...)

Les sentiers cyclables des Landes d’Arcachon à Léon

Les sentiers cyclables des Landes d’Arcachon à Léon

Depuis très longtemps, les résiniers de la forêt des Landes, de même que les fonctionnaires des Eaux et Forêts, vaquent à leurs occupations à bicyclette. Il semblerait que le sol, presque exclusivement sablonneux de cette région, doive mal se prêter à ce mode de locomotion. Il n’en est rien dans les endroits où les aiguilles de pins ont formé, en s’accumulant, un épais tapis. Là où ce tapis ne s’est pas formé naturellement, c’est-à-dire partout où les arbres sont jeunes, il a fallu y suppléer par l’apport de ces mêmes aiguilles, d’herbes, de genêts séchés, voire de paille, d’où, sans doute, leur nom de « sentiers paillés ».

Véloce-voie

« Un cycliste qui n’a pas des idées ordinaires, c’est celui qui se cache sous le modeste pseudonyme de Pne. J’ai lu, nous écrit-il, dans un des derniers numéros de la Science Illustrée, un article vélocipédique dans lequel il était question d’un projet de « véloce-voie » sur le bord de certaines routes. J’avais déjà eu une idée à peu près semblable : c’était de faire une voie véloçable sur le futur pont de la Manche ou sur ce qui le remplacera pour aller de France en Angleterre, la dépense serait vite rémunérée par un droit de péage, etc., etc..
Si nous attendions que le pont soit construit, o aimable correspondant ! (...)

Voies cyclables aériennes couvertes (1893)

Un projet de voies cyclables aériennes couvertes en 1893 dans Le Cycle.

Cycle paths (1898)

Cycle paths (1898)

Sur la route (1898)

Sur la route (1898)

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POUR LA PETITE HISTOIRE DE LA ROUTE DU PARPAILLON

«  Les années 1929 et 1930 virent un véritable afflux de cyclo-montagnards vers les Alpes en général, et le Parpaillon en particulier. Un fanion spécial était même offert à qui pouvait prouver son passage ; le registre que nous avions déposé à Crévoux se couvrit d’appréciations et de signatures. On peut dire que le fanion du Parpaillon fut le précurseur des B. R. A., R. C. P. et autres brevets de montagne. Il fît beaucoup, à l’époque, pour la cause des grands Cols Alpins.
Puis l’oubli est de nouveau revenu. D’autres années passèrent encore. La route du Parpaillon a 47 ans. Dans quel état se trouve-t-elle ?
Un jour, peut-être, nous la verrons large et bonne, mais elle aura perdu sa solitude, et sur les ruines des bâtiments des chasseurs d’autrefois, s’érigeront, rouges ou vertes, les pompes de la Standard ou de la Texaco. »

Excursion du 15 juin (1902)

«  Ah  ! Vélocio, vous ferez de moi une frondeuse  !
Mais... là n’est pas la question.  »

Au col du Rousset (1907)

«  Des ouvriers réparent les portes du tunnel, et la voûte retentit de leurs coups de marteau sonores. On sent là-dessous un courant d’air glacial, et pour achever de me rafraîchir, des gouttes d’eau tombent en abondance Le sol est très humide, gluant comme un matelas de limaces, et on roule dans un clapotis de boue continuel. Avec cela, on n’y voit pas grand’chose ; quelques rares lampes fumeuses, accrochées çà et là indiquent l’emplacement des parois du tunnel et empêchent de s’y heurter. Peu à peu, j’approche de la sortie, je puis déjà lire l’heure à ma montre : 10 h. 17 ; il y a 8 heures très exactement que j’ai quitté Saint-Étienne.  »