Le Vercors, les Gorges de la Bourne, le Pas de l’Échelle
samedi 14 septembre 2019, par
Par d’Espinassous, Le Cycliste, Novembre 1899, Source Archives départementales de la Loire, cote PER 1328_6
Le mois dernier, j’étais allé à Saint-Étienne voir le directeur du Cycliste et me rendre compte de ses machines à plusieurs multiplications.
Aimablement accompagné par lui, j’étais, sur une de ses bicyclettes, monté de Saint-Chamond à la Croix-de-Chabourey sans aucune fatigue, n’ayant même pas mis pied à terre pendant ces dix kilomètres de côte.
L’expérience m’avait paru si décisive, si concluante, qu’à peine de retour de voyage, j’expédiai ma machine aux ateliers de la « Gauloise ». Elle m’est revenue, il y a huit jours, avec deux multiplications, 5m,60 et 2m,90, et l’adaptation a été si habilement faite, que rien au simple coup d’œil ne la révèle.
J’avais grande hâte de l’essayer sur un parcours assez étendu ; aussi, après une course rapide dans le massif du mont Lozère, je voulus refaire une excursion qui m’est familière, excursion présentant de dures et longues montées : la traversée du Vercors et le Pas de l’Échelle. Je partis donc pour Die où j’arrivai le soir. Le lendemain le temps est radieux, c’est une superbe journée d’automne qui s’annonce.
La route du Vercors tourne à droite peu après la gare : tracée entre des vignes et des champs cultivés elle est très monotone.
Bientôt une côte d’un aspect assez bénin, mais en réalité fort dure : je garde pourtant, vu son peu de longueur, ma grande multiplication.
D’ailleurs, cette montée, je puis l’annihiler, si je veux, et cette pensée me la rend moins pénible.
Une descente insensible m’amène sur le pont de la Comane : tout près apparaît Chamaloc ; très haut, comme un point blanc, le refuge.
Là commence la grande rampe du col du Rousset, rampe continue de 13 kilomètres, à pente moyenne de 5 %, s’élevant sur certaines sections jusqu’au 10 %.
Prenant des gants tannés retenus par une courroie sur ma sacoche, je fais passer ma chaîne sur le petit pignon, ce qui me demande à peine une minute.
Je monte lentement, à 9 kilomètres à l’heure, sans aucune peine ; je force si peu, je jouis d’un tel bien-être, que je n’hésite pas à tirer une cigarette de mon étui et à fumer : l’étrange assertion de Paul de Vivie se réalise, je me repose en montant.
Je me revois tel que j’étais à mon avant-dernière excursion, le veston roulé sur le guidon, le pare-nuque trempé de sueur, haletant, poussant ma machine, et ce souvenir me rend le moment présent plus agréable encore.
C’est presque en me jouant que je m’élève sur les lacets décrits par la route bordée de maigres taillis de chênes.
Tantôt j’ai en face le roc de l’Aiglette, tantôt le but Sapiau, rochers aigus, bizarres, mais d’un superbe effet ; derrière, la vallée de la Drôme, les montagnes du Diois, la forêt de Saoû, les trois becs de Rochecourbe.
Dominant tout le paysage, le massif du Glandaz aux pentes couvertes de sapins, d’où s’élance, comme un gigantesque obélisque, la dent de Die. Ces forêts sont surmontées d’une immense ceinture de roches grises, véritable rempart de Titans qui forme le faîte de l’énorme montagne. Après un brusque tournant du chemin, j’aperçois soudain à cinq cents mètres devant moi, la silhouette du courrier de Die que j’ai rattrapé, et dont la capote étincelle sous les feux du nickel. Une patache nickelée, c’était bien invraisemblable, aussi ne tardai-je pas à distinguer, attachées à l’arrière, deux bicyclettes.
Je dépasse la voiture : le conducteur est seul, les cyclistes ont dû le devancer.
En effet, un kilomètre plus loin, je les vois mélancoliquement assis sur l’herbe s’épongeant le front : il me regardent curieusement, moi de même, et je passe.
Tel un papillon rencontrant une chenille et se souvenant de son premier état.
Enfin, sous les rochers escarpés de Chéronne je monte le dernier lacet : de là, la route se dirige droit sur le refuge et bientôt je mets pied à terre devant sa porte hospitalière.
Ce refuge, poste de secours du T. C. est habité par le cantonnier et sa femme ; le touriste peut y séjourner, les chambres, d’une propreté hollandaise, sont blanchies à la chaux, la table très convenable.
Après un rapide déjeuner, je m’assieds sur la terrasse bordant le précipice, d’où l’on embrasse un immense panorama.
Le paysage est grandiose, d’une beauté triste et austère ; le contraste avec le Vercors dont le tunnel me sépare, n’en sera que plus saisissant.
La longue-vue du cantonnier en main, je suis la marche pédestre des cyclistes, toutes les sinuosités de la route se déroulant sous moi ; exténués, ils sont montés dans la voiture. Demi-heure après ils arrivent. Les bicyclettes sont détachées et les deux touristes assis à la même table que moi se font servir du thé bouillant.
La conversation s’engage : naturellement compliments sur ma rare vigueur.
Je rends à la « Gauloise » ce qui appartient à la « Gauloise » et leur montre l’adaptation des deux vitesses : ils sont séduits par la simplicité et la robusticité du système.
Ces touristes montaient sur le Vercors avec un développement de 6m,80.
Pressé par l’heure, je les quitte et entre dans le tunnel.
Il y fait froid, un froid humide et pénétrant : la surface glissante du sol me force à conduire ma machine à la main et guidé par le jour qui brille à la sortie, je hâte le pas.
Ici, qu’on me permette un souvenir. L’année dernière, traversant le Vercors, j’étais arrivé à l’entrée du tunnel vers 10 heures du soir. La nuit était très noire et je n’avais pas de lanterne, sous le prétexte qu’un cycliste ne doit pas marcher nuitamment.
Nulle lumière à l’issue opposée : aussi après une vingtaine de mètres, fus-je tout désorienté.
Dans mon sac, heureusement, j’avais une bougie : je la pris ainsi qu’une boîte d’allumettes amorphes.
La malchance voulut qu’elle glissât de mes mains à moitié ouverte, laissant échapper toutes les allumettes.
Le terrain était boueux, parsemé de flaques d’eau ; impossible d’allumer.
Je cornai, j’appelai, mais les cris étouffés par la route, s’éteignaient à brève portée.
Buttant contre les parois de gauche et de droite, je pus enfin sortir du tunnel ; j’avais mis 45 mn pour faire 600 mètres.
Je couchai au refuge, et le lendemain contai ma mésaventure au cantonnier.
N’aviez-vous pas un couteau, me dit-il, un simple couteau eût remplacé votre bougie.
Vous auriez coupé une mince branche de hêtre, d’une longueur d’environ 3 mètres, et, la prenant par un bout, frôlant le mur de l’autre, traversé sans tâtonnements le tunnel.
Toujours l’œuf de Christophe Colomb. Le souterrain est franchi : une magnifique forêt de sapins et de hêtres succède aux pentes sèches, pierreuses, ensoleillées, de l’autre versant ; la superbe vallée du Vercors apparaît se perdant dans le lointain.
Jusqu’à St-Aignan la descente est constante, et l’on peut facilement se permettre du 30 à l’heure, mais la forêt est si belle que je garde une très petite allure.
Un tournant : on aperçoit les sources de la Vernaison, les sapins et les hêtres font place aux prairies. La vallée est assez étroite, de chaque côté les montagnes sont admirablement boisées.
La route décrit jusqu’à Rousset de brusques lacets, mais à partir de ce village, court presque droit sur Saint-Aignan que j’atteins bientôt.
Ce qui frappe dans ces villages du Vercors, c’est d’abord l’aspect monumental des écoles, ensuite l’installation postale.
Dans chaque bureau, à part le télégraphe on a le téléphone : ainsi La Chapelle, Saint-Aignan, Saint-Martin, Saint-Julien le possèdent ; ce sont pourtant de très petites localités. Le Buez et la Vernaison leur donnent la lumière électrique.
Laissant à Saint-Aignan le chemin de Saint-Martin, je monte à La Chapelle où rien ne retient le touriste. Une descente de six kilomètres et me voici aux Baraques, à l’entrée des Grands Goulets.
Quelques maisons, la plupart auberges ou hôtels, forment ce hameau.
À côté la Vernaison coule paisiblement au milieu de prairies ; la vallée est très ouverte, très ensoleillée, l’ensemble est presque idyllique.
La route s’engouffrant brusquement dans un tunnel échancré bientôt par de larges baies, longe le torrent à une hauteur de quatre à cinq mètres à peine : la rivière extrêmement resserrée roule ses eaux vertes d’une transparence merveilleuse entre la galerie et l’immense paroi à pic d’une végétation luxuriante ; ce ne sont que fougères accrochées au mur, arbustes aux branches retombantes, rochers tapissés de mousse ; tout cela éclairé d’un demi-jour, car la fissure est si étroite, si haute, qu’à peine en se penchant peut-on apercevoir le bleu du ciel.
Tout revêt un caractère mystérieux, on sent qu’on entre dans l’inconnu.
De sourds grondements se font entendre ; encore un tunnel, et un spectacle inoubliable s’offre à nos yeux.
La Vernaison a passé sous un pont, et, furieuse, mugissante, se précipite de cascades en cascades de 80 mètres de haut ; elle bondit blanche d’écume sur cet escalier de géants. La route taillée en encorbellement, dominant le torrent à une hauteur vertigineuse, franchit en les trouant les éperons des gigantesques rochers, toujours suspendue sur l’abîme. En face, d’immenses falaises d’un violet noir s’élancent d’un seul jet ; l’ensemble est d’une incomparable grandeur, d’une beauté satanique ; ce sont véritablement les portes de l’enfer. Telle est l’admirable route des Goulets.
Ouverte vers 1853, elle a nécessité de prodigieux travaux, et les ouvriers ont dû faire preuve d’une audace et d’une adresse extraordinaires.
Pour forer les trous de mine, on les descendait suspendus à une longue corde, et c’est dans le vide, parfois accrochés à une mince saillie, qu’ils attaquaient la roche.
La mine chargée, on les hissait sur la crête de la montagne.
Dans le cours de ces travaux, un ouvrier insuffisamment remonté, eut la corde qui le soutenait tranchée par un éclat de pierre et s’abîma dans la Vernaison.
C’est à pied que je fais ces deux kilomètres, m’arrêtant souvent, reculant toujours le moment de partir.
La pente qui était de 5 % passe au 6,5 % après un tournant brusque suivi d’un second aussi mauvais ; ce point dangereux dépassé elle revient au 5.
Le chemin descend à travers des prairies plantées de noyers et d’arbres fruitiers ; quelques maisons, des hameaux commencent à se montrer.
Après le pont sur lequel on franchit la Vernaison, une légère rampe nous élève bientôt à une grande hauteur au-dessus du torrent : un roc barre la route, nous sommes aux Petits Goulets.
Cinq tunnels se suivant, sont séparés par de courtes échappées, d’où l’on aperçoit à 150 mètres de profondeur l’étroite coupure dans laquelle mugit la Vernaison : en face se dressant à plus de 1.000 mètres, de gigantesques rochers grisâtres striés de blanc et de noir.
Ce site est d’une âpre et sauvage beauté.
Le dernier tunnel est franchi, et éclatant de lumière, le Royannais est devant moi.
Aux gorges resserrées, où la vue se brise à chaque pas, a succédé un immense horizon.
Sainte-Eulalie traversé, une dernière descente avec un tournant très raide m’amène à Pont-en-Royans.
Pont-en-Royans est bâti au confluent de la Bourne et de la Vernaison : accrochés aux roches bordant le gouffre, les maisons grimpent les unes sur les autres, les premières suspendues sur la rivière, les dernières sous le roc surplombant.
Les deux énormes rochers qui forment l’entrée du défilé ont d’admirables teintes : couleur de feu, avec de longues coulées bleuâtres, ils flamboient sous le soleil.
Je m’arrête assez longtemps à Pont-en-Royans, voulant simplement achever l’étape à Villard-de-Lans : à quatre heures je me mets en selle.
Pendant un kilomètre le chemin suit l’humide gorge, longeant la Bourne, la franchit de nouveau, et jusqu’à Choranche, n’offre plus qu’un médiocre intérêt.
La vallée s’est élargie.
À partir de ce village, la route va redevenir très belle jusqu’à la Balme qu’elle atteindra par une rampe de 7 kilomètres à 6.5 %.
Je prends la petite multiplication.
À une allure de 9 kilomètres à l’heure, on a le temps de voir le paysage ; joignez-y l’absence de toute fatigue et vous percevez bien des détails qui échappent au cycliste à pied.
Le chemin montant sans cesse, s’élève très haut au-dessus de la Bourne ; il est presque toujours en encorbellement suspendu parfois à 300 mètres sur le torrent.
À gauche le roc abrupt.
Les pentes du précipice sont couvertes d’arbustes, nuancés des mille teintes de l’automne : dans les moindres anfractuosités de la roche, des touffes de plantes vertes.
Bientôt on arrive devant le cirque de Saint-Julien : les immenses rochers qui le forment sont couleur de rouille, à leur sommet finissent les forêts du Vercors.
Les points de vue varient à chaque instant, c’est un enchantement perpétuel.
Encore un tunnel : je traverse la Balme, humble village bâti sur les bords de la Bourne.
Pendant 2 kilomètres la pente est presque nulle et jusqu’à Villard-de-Lans, ne dépassera pas 5 %.
Immédiatement après une longue courbe, le pont de Goule Noire, où on laisse à droite le chemin direct de Grenoble aux Grands Goulets.
Peu après, un éboulement récent obstrue le passage : ce mauvais pas évité, la gorge se resserre et se change en obscur défilé.
La route est merveilleuse, ce ne sont encore qu’encorbellements, tunnels, voûtes, arceaux jetés hardiment sur le lit du torrent, partout une vraie débauche de verdure, un ravissement pour les yeux.
Le chemin domine la rivière de cinq à six mètres à peine, la Bourne roule tumultueusement ses eaux à travers des blocs énormes, les brisant en gerbes d’écume.
À droite, une scierie mue par une turbine, est presqu’entièrement abritée sous un gigantesque rocher.
Le sombre couloir devient plus étroit encore, de courts tunnels se succèdent : tout à coup la vallée s’ouvre, nous sommes sortis des gorges de la Bourne.
3 kilomètres me séparent de Villard-de-Lans : un raidillon, me voici dans le bourg.
La nuit est venue, la lumière électrique brille partout.
Le lendemain de très bonne heure, je descends à la Balme par le chemin parcouru la veille.
Tournant à droite à l’entrée du village, je laisse la direction de Pont-en-Royan pour prendre celle de Romeyer.
La rampe dure 8 kilomètres avec une moyenne de 6,5 % ; c’est vous dire que je change de multiplication.
La route monte en lacets, traverse les Gillets, village assez important : à mesure que l’on s’élève, les montagnes du Vercors apparaissent de chaque côté de la vallée des forêts d’épicéas, surmontées d’une couronne de rochers.
Le chemin est peu intéressant, il me tarde d’être au col.
Enfin 55 minutes après avoir quitté la Balme ; la hauteur est atteinte. De là à Saint-Gervais, je n’ai plus que 14 kilomètres de descente.
Quelques maisons noirâtres, aux toits en saillie, tel est Romeyer.
La pente d’abord est très douce, mais s’accentue à mesure que l’on s’abaisse vers les rives bordées d’aulnes de la Drevenne.
Bientôt la route côtoie la rivière coulant entre de magnifiques pâturages et laisse à droite un pont jeté sur le torrent, qui conduit aux ruines du prieuré des Écouges. Nous sommes au Pas de l’Échelle. Un tunnel : à la sortie, c’est un éblouissement. Je suis devant le plus admirable spectacle qui puisse se contempler.
Jamais plus prodigieux, plus féerique changement à vue, n’a émerveillé mes yeux.
Ne voulant pas être taxé d’exagération je me permettrai deux citations.
La première est extraite du Voyage en France d’Ardouin Dumazet.
« À l’issue d’un des tunnels, on a une éblouissante vision : à plus de 500 mètres de profondeur apparaît tout à coup la vallée de l’Isère, verte, fleurie, remplie de noyers et de mûriers, de là se dressent vertes aussi les hautes collines de la Côte-Saint-André.
Dans les arbres, par les champs, par les prés, des hameaux, des villages, des bourgs, des petites villes aux toits rouges semblent semés.
C’est une vue sublime, une de celles dont le regard ne peut se détacher. »
Tous les cyclistes connaissent les guides de M. de Baroncelli : vous savez si ces guides, minutieusement exacts, sont secs et sobres de toute description.
Eh bien, écoutez l’auteur et, passez-moi l’expression, voyez à quel point il s’est « emballé » :
« Ce passage véritablement fantastique, débouche au-delà d’un tunnel, sur un balcon taillé dans le roc à une hauteur prodigieuse, offrant un panorama merveilleux des Alpes de Savoie et de la plaine de l’Isère.
J’ajouterai quelques mots.
Imaginez un immense rocher de 300 mètres de hauteur absolument vertical, et supposez qu’à 200 mètres de la base on ait tracé une rainure dans le roc ; cette rainure c’est notre route, c’est le merveilleux balcon d’où l’on contemple le magique tableau.
J’essaye de m’accouder sur le parapet, mais je sens le vertige s’emparer de moi et suis forcé de reculer.
Je remonte enfin en machine, mais la pente est de 8 à 10 %, je n’ai qu’un frein, le fagot s’impose.
Couper un fagot de 15 kilos avec un couteau de poche, m’a toujours paru plus facile à conseiller qu’à faire, aussi en général est-ce un tronc d’arbre ou une grosse branche que je traîne à la remorque.
Précisément au bord du chemin je vois une branche molle : la corde attachée je descends à une allure de 20 kilomètres à l’heure, et décrivant une grande courbe, suis bientôt aux pieds du gigantesque rocher.
En face la Drevenne bondissant de 150 mètres de haut, forme une splendide cascade.
Ce pont traversé, la route tracée à flanc de coteau ne tarde pas, par un dernier lacet, à atteindre Saint-Gervais.
De Saint-Gervais le cycliste peut se rendre à Valence (62 kilom.), soit par l’Albene en franchissant l’Isère, soit par la rive gauche.
J’arrête ici ces notes.
De retour de cette excursion, je voulus me rendre compte du gain en temps procuré par la petite multiplication.
Le trajet Die, Pont-en-Royans, Villard-de-Lans, Saint-Gervais, en kilomètres, se fait très facilement dans un jour ; on peut même, suffisamment entraîné, arriver le soir à Valence.
Mais supposons seulement que le touriste parti de Die le matin, se soit arrêté le soir à Saint-Gervais, et calculons son gain dans ce parcours de 111 kilomètres.
J’admettrai pour le cycliste la vitesse de 9 kilomètre à l’heure et pour le piéton poussant sa machine celle de 3 kilom., 500, vitesse difficile à dépasser vu la chaleur et les petites haltes inévitables.
Montées/Kil/Tps du Cycliste/Tps du Piéton
Col du Rousset/12km/ 1h20/3h25
Chorange de la Balme/ 7km/ 50mn/2h
Gorges de la Bourne/ 10km/1h10/2h50
Col de Romeyer/8 km/ 55mn/2h17/
Total 37 km/4h15/10h30
Différence 6 heures 17 minutes.
Le gain est énorme : 6 h. 17 ; plus grand encore pour les forces qu’on aurait dépensées, les côtes seules à bicyclettes, demandant de sérieux efforts.
Désormais, les pays de montagne s’ouvrent devant nous, pas de hauteur qu’on ne puisse atteindre, pas de col qui ne puisse se franchir ; quo non ascendam, l’altière devise de Fouquet est devenue celle des cyclistes.
P.-S. - Je joins à ce récit un tableau de marche destiné aux cyclistes-touristes de Saint-Étienne.
Cette excursion est une des plus proches et plus intéressantes : faite dans le sens indiqué, elle est incomparablement plus belle que dans le sens contraire.