« Après avoir passé la pointe de l’Espiguette, la situation s’aggrave, la mer devient de plus en plus agitée, [...] ; il faut carrément rouler dans l’eau, nous nous débarrassons de nos bas et de nos chaussures et, pantalons relevés aussi haut que possible, comme si nous allions pêcher des crevettes, nous pédalons à travers les flots qui montent souvent jusqu’aux moyeux. »
Entre 1900 et 1914
Articles
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Excursion de l’Ascension (1901)
27 avril 2022, par velovi -
Dans le Vercors (1901)
14 avril 2021, par velovi« À l’entrée du tunnel, je reste ébahie de la profondeur de ce trou noir, 800 mètres, dit-on. Deux quinquets fumeux ont la prétention de l’éclairer, mais n’empêchent pas qu’il y fait noir comme dans un trou de mine. On se dirige à tâtons, avec force appels et cris de ralliement. Un des Messieurs que nous avons rencontrés est enlevé comme une plume par des bras inconnus et échappe ainsi à l’accolade intempestive d’un cheval venant en sens inverse.
Enfin, on retrouve la lumière et les yeux restent éblouis. C’est devant nous, à l’infini, un enchevêtrement grandiose de sommets, de vallées, de rivières, de fleuves peut-être, mais qui, sur cet immense tableau, semblent tracés avec un pinceau de la finesse d’un cheveu. D’un promontoire de rochers, voisin du tunnel, on découvre 17 départements nous affirme l’aimable conducteur de ma bicyclette. Pendant que nous admirons ce merveilleux panorama, des flots de clairette circulent et après un dernier toast, l’heure nous pressant, nous nous séparons des courtois técéfistes que le hasard nous a donnés un instant comme compagnons de route. » -
Les enseignements du Tour de France (septembre 1911)
25 juin 2018, par velovi« Ce qui nous intéresserait dans cette épreuve gigantesque, ce sont les machines qui y figurent, la façon dont elles se comportent, leur résistance, leur rendement, la part pour laquelle elles entrent dans le succès de ceux qui les montent. Or, des machines on ne nous dit rien ou presque rien, tandis que des hommes qui s’en servent, les organisateurs du Tour de France ne nous laissent rien ignorer. »
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Rétropédalage (Mai 1903)
4 décembre 2017, par velovi« À quoi riment, me direz-vous, de pareils essais !
À prouver qu’avec la rétro on est maître absolu de son allure : grâce à elle point n’est besoin de s’entraîner pendant trois mois afin de doubler la puissance de son moteur ; enfin on peut, sans se transformer en martyr, au milieu du jour et au cour de l’été, aborder le sourire aux lèvres de dures côtes de montagne. »
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Le parpaillon (1903)
23 avril 2022, par velovi« j’élaborai à la hâte pour les 12, 13 et 14 juillet 1903, le programme suivant :
Départ de la gare de Givors, le 12 à l’heure pour Grenoble, Le Lautaret, Briançon et Guillestre, 255 kilomètres ; le 13, le col de Vars, La Condamine, col de Parpaillon et Embrun, peu de kilomètres ce jour-là, mais de l’élévation en masse.
Le 14, retour d’Embrun à Givors par Gap, La Croix-Haute et Grenoble (265 kilomètres). » -
Leçon de chose (1901)
14 décembre 2017, par velovi« Libre à eux de plaider l’infériorité de l’ancienne fabrication sur la moderne. Cette Lapalissade ne changera rien à la postérité — d’un bon quart de siècle — de tous leurs free wheel sur la première roue libre automatique, qui fut adaptée en France à l’ancien bicycle par Barberon et Meunier et brevetée en 1868. »
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En Diois et en Dévoluy (mai 1904)
23 septembre 2022, par velovi« L’un d’eux, suivi de son chien, à l’œil vif et intelligent, attentif au moindre signe, me fraye un passage dans cette cohue qui se referme aussitôt derrière moi. Nous sommes à l’époque où les troupeaux du midi remontent vers les hauts plateaux où ils vont passer tout l’été à la belle étoile. »
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Au col de Rousset (340 kilomètres). Excursion du 30 juin 1901.
13 septembre 2019, par velovi« Sept cyclotouristes ont pris part à cette excursion qui a été une des plus suivies et des plus goûtées de la saison. C’est que le Vercors est un incomparable écrin de beautés naturelles ; les sites pittoresques y abondent et les points de vue les plus inattendus y surprennent agréablement les cyclistes, que les rampes dures et longues et les descentes dangereuses ne font pas reculer. »
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La nuit (1909)
26 juin 2018, par velovi« D’une nuit passée sur la route, je suis toujours sorti, dès l’aube naissante, comme d’un rêve ; impression bizarre qui m’étreignait irrésistiblement... »
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Miramas (1903)
1er août 2019, par velovi« Au commencement de novembre la pluie était tombée tout une semaine avec une continuité désespérante. Elle avait enfin cessé, et le vent du nord-est ayant séché les routes je pus partir pour l’étang de Berre.
Je quittai Rochegude à 4 heures. Au ciel toutes les étoiles brillaient, et dans le silence d’une belle nuit, dans les bois sombres qu’illuminaient les feux éclatants de l’acétylène, je courais rapidement. »