Quand Vélocio se bricole un Mountain Bike

jeudi 18 avril 2024, par velovi

EXCURSIONS DUCYCLISTE”, 21 FÉVRIER 1926

«  Au début de la saison, j’utilise volontiers mes excursions dominicales pour essayer différentes machines et me rendre compte de leurs défauts et de leurs qualités. J’ai donc laissé à l’écurie, le 21 février, ma légère randonneuse à 4 vitesses, je suis parti sur un véritable carrosse de gala pesant en ordre de marche 20 kilos, construit pour être utilisé quand bon semblerait comme vélo-moteur et il l’a été pendant 1.500 km  ; après quoi son propriétaire dégoûté du Lutetia qu’il avait fixé sur la roue arrière, a voulu s’en servir comme d’une simple bicyclette. Mais le dispositif de polixion prévu pour aider le moteur ne pouvait convenir à une bicyclette et, en fin de compte, cette machine est entrée dans mon écurie. Je l’ai dépouillée de son harnachement et je l’ai dotée provisoirement de deux développements, 4 m. et 4 m. 80, par deux chaînes et débrayage au pied. Voilà deux gros défauts  : poids excessif et développements trop rapprochés. Voyons maintenant les qualités de ce carrosse  ; il n’en a qu’une  : un confortable inégalable grâce à ses pneus confort de 45mm et à sa fourche élastique  ; quoique gros les pneus sont souples et rendent bien. J’allais donc pouvoir de nouveau opposer le confortable au rendement.
Nous avons discuté beaucoup autrefois sur la question du confortable et du rendement comparés dans une bicyclette et la discussion reste ouverte.
Je déjeunais de chicorée pure et d’olives noires près d’un feu pétillant en lisant un passage intéressant du traité des devoirs et paresseusement, je laissais fuir l’heure, si bien qu’au lieu de partir dès la pointe du jour, je ne quittai Saint-Étienne qu’à 6 heures et demie en pleine lumière.  »
[...]
«  Quand je quitte l’hôtel, le temps, indécis et même froid jusqu’à midi, s’est nettement amélioré, une chaleur agréable me pénètre, le soleil illumine toute la nature et la joie de vivre éclate partout, violettes et primevères vont éclore et les bourgeons grossissent aux pointes des buissons. Et je me laisse aller dans l’allégresse universelle, mollement bercé par les gros pneus et la fourche élastique de mon carrosse de gala, qui m’a peut-être bien fait tirer un peu plus à la montée, mais qui prend maintenant sa revanche  ; la route est caillouteuse  ; je passe quand même  ; les têtes de chat, les pierres éparses, je ne les sens pas  ; les rechargements partiels ne me gênent guère.  »
Vélocio, «  Excursions du “Cycliste”  », Le Cycliste, janvier-février 1926, p.10-13, Source Archives Départementales de la Loire, cote IJ871/3

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