Fontaines

mardi 7 février 2023, par velovi

Si Paul de Vivie est né à Pernes-les-Fontaines, s’il ne ressentait pas d’attache particulière pour ce lieu, il aura par contre toujours le culte des sources, faisant détour pour leur rendre visite et de même pour l’usage des fontaines. C’était devenu chez lui une véritable manie dit-il, l’hydromanie, il déguste l’eau comme d’autres dégustent le vin (Du sud au Nord, 1908).
Parmi celles remarquables dans le Midi, on notera celle de Grande-Pugère à qui il est fidèle. Et dans la vallée du Rhône, les fontaines seront souvent aussi des lieux de collation, à Valence, Tournon, Donzère, parfois de réparation, mais aussi de rendez-vous...

AU PAYS DU SOLEIL, 1889

«  Nous voici à Vaucluse  ; la fontaine est pleine et l’eau atteint presque le pied du figuier collé à la paroi verticale du rocher qui surplombe le gouffre. Je ne m’attarderai pas à décrire cette curiosité naturelle que tous les touristes connaissent. Nous avons pu arriver sur nos machines à quelques centaines de mètres de la source. Il n’y a pas un seul visiteur encore, et les restaurants établis au bord de la Sorgue attendent impatiemment les dîneurs qui ne viendront pas, car la fête nationale retient tout le monde à la ville, à Avignon.
Nous repartons bientôt et cette fois le vent nous est légèrement contraire, mais l’hôtel Pétrarque et Laure où nous devons déjeuner à l’Isle-sur-Sorgues n’est qu’à quelques kilomètres et l’appétit nous éperonne.
Nous rencontrons à ce moment le premier vélocipédiste que nous ayons vu depuis le matin  ; il est très surpris lui-même d’apprendre qu’il n’y en a pas d’autres à la fontaine qui est, paraît-il, un centre de réunion pour les velocemen de la région, les jours de fête.  »
Vélocio, «  Au Pays du Soleil  », Le Cycliste, janvier, mars 1890, p. 346-349, p.45-49, Source Archives départementales de la Loire, cote PER1328_2

VERS LADITERRANÉE, 1899

«  Après cette côte, une série de descentes que je dévale vraiment un peu trop vite et j’atteins quelques maisons déjà plongées dans l’obscurité  ; une femme est cependant là qui puise de l’eau à une fontaine, je mets pied à terre et lui demande d’abord si je suis bien à Donzère, ensuite l’adresse d’un bon hôtel. Elle m’indique l’hôtel Laurent à l’autre bout du village. J’y descends un instant après, il est 7 h. 45.  »
Vélocio, «  Vers la Méditerranée », Le Cycliste, 1899 et 1900, p.216-22, p.243-246, p.36-41, Source Archives départementales de la Loire, cote PER1328_6 et Le Cycliste, Décembre 1957, Rétrospective «  Cyclo-Alpinisme à la Sainte-Baume  »

 660 KILOMÈTRES ET 9.000 MÈTRES D’ÉLÉVATIONEN 4 JOURS  : FRANCESUISSEITALIE, 1900

«  J’ai le culte des sources et je me dérange volontiers pour aller rendre visite à quelque limpide filet d’eau où j’ai, en un précédent voyage, étanché ma soif  ; c’est une dette de reconnaissance que j’acquitte.  »
Vélocio, «  660 kilomètres et 9.000 mètres d’élévation en 4 jours  : France – Suisse – Italie  », Le Cycliste, 1900, p.185 à 196 et 197 à 201, Source rétrospective 1950, p. 243, 280, 315

DE SAINTTIENNE À CANNES ET RETOUR PAR LES MAURES ET L’ESTÉREL, 1900

«  À Gonfaron, dont l’aspect à mesure qu’on en approche est très pittoresque, nous avions une telle avance que nous eûmes le temps de faire d’abondantes ablutions auprès d’une fontaine à l’entrée du bourg avant de voir poindre à l’horizon notre adversaire. Que cette eau fraîche nous fit du bien  ; j’en ressens encore un mois après l’agréable sensation sur l’épiderme échauffé par la course et séché par le vent.  »
Vélocio, «  De Saint- Étienne à Cannes et retour par les Maures et l’Estérel », Le Cycliste, 1900, p.105 à 114, Source Archives Départementales de la Loire, Per1328_7

FORÊT DE LENTE ET VERCORS, 1900

«  Une fontaine, qu’ombrage très chichement ce qui reste de l’arbre de la liberté, nous invite à nous rafraîchir  ; son eau, dont un habitant nous fait l’éloge, vient de la forêt de Lente  ; elle est, en effet, délicieuse  ; nous la retrouverons plus haut.  »
Vélocio, «  Forêt de Lente et Vercors  », Le Cycliste, 1904, p. 230 à 234, Source Archives Départementales de la Loire, Per1328_8

AU COL DU ROUSSET, 1901

«  Dès ce moment, en retard de deux heures, notre repos de la nuit est bien compromis. Cependant, nous filons bon train malgré un vent contraire assez accentué et, par Saint-Péray, nous arrivons à Valence à 1 heure du matin. En passant sur la place de Tournon, L. et J. défendus par la nuit contre les regards indiscrets, ont pris un bain complet dans le bassin de la fontaine. Ces bains froids ou plutôt ces immersions de quelques secondes sont très bienfaisantes pour les cyclo-touristes qui ont de longues étapes à fournir. Elles agissent sur les muscles d’une façon étonnante, et tel qui se sentait fatigué auparavant marche ensuite merveilleusement.  »
«  Enfin, nous y voilà  ! Vite une immersion dans l’eau glacée de la fontaine, une pirouette au soleil pour nous sécher et flânerie jusqu’à l’heure du dîner  ; l’ombre là-haut fait malheureusement défaut.
Maintenant, nous sommes sept, et C. M., qui nous suit plus lentement, arrivera demi-heure après notre départ.
Nous avons joui depuis le matin d’un temps radieux et la remontée de la Drôme, de Livron à Die, a été un continuel enchantement. La vue du col de Rousset s’étend fort loin, mais elle est bien gênée par la multitude des sommets qui se pressent les uns contre les autres et qui ne laissent entrevoir les lointains que par d’étroites échappées.  »
Vélocio, «  Excursions dominicales  », (Juin), Le Cycliste, 1901, p.94-99, Source Archives Départementales de la Loire, Source Archives Départementales de la Loire, 28_7

EXCURSION PASCALE DES 29, 30 ET 31 MARS, 1902

«  Nombreuses fontaines à Maussanne  : je procède à des ablutions rendues indispensables par la poussière, et achète du pain qui, avec les provisions, figues, dattes, amandes et chocolat que contient encore mon sac, me suffira, ce jour-là, pour mon principal repas que je vais prendre en montant aux Baux, sur le bord d’un ruisseau. Je grimpe ensuite au village afin d’y rencontrer un groupe d’alpino-cyclistes stéphanois  ; d’après leur programme, ils auraient dû s’y trouver, mais j’en suis pour mes frais  : mes concitoyens ne sont pas venus, pour la bonne raison qu’ils ne sont pas partis, à cause du temps, sans doute.  »
Vélocio, «  Excursion pascale des 29, 30 et 31 mars  », Le Cycliste, 1902, p.47-51

GIVORS LAUTARET, 1905

«  Nous quittons Givors à minuit et demi  ; le ciel est couvert et la lune sur laquelle nous comptions ne se montre pas. Nuit noire  ; nous marchons en file indienne derrière l’unique lanterne du groupe. Premier arrêt à Saint-Jean-de-Bournay autour de la fontaine  ; quelques-uns y prennent un premier bain complet.  »
Vélocio, «  Givors col du Lautaret Givors 380 km en 23h  », Le Cycliste, 1905, p. 111 à 112, Source Archives Départementales de la Loire, cote PER1328_8

EXCURSION PASCALE, 1909

«  À 7 h. 15 je quittais Valence avec une bonne provision de fruits, dattes, bananes et oranges, que je ne tardais pas à entamer chemin faisant  ; je traversais Montélimar à 9 h. 15 et je faisais ma première halte auprès d’une borne fontaine à Donzère à 10 heures précises, 150 kilomètres en 7 h. et demie.
Le temps d’avaler deux oranges, quelques dattes, un morceau de pain et trois verres d’eau, vingt minutes passèrent, et le vent contraire qui m’avait empêché de faire à l’allure habituelle la descente de Donzère s’accentua si bien qu’il me fallut près de 2 heures pour aller à 38 kilomètres de là, à Orange, où j’arrivai à midi et quart alors qu’avec vent favorable j’aurais pu y être à 10 h. et demie.  »
Vélocio, «  Excursion pascale  », Le Cycliste, 1909, p.98 à 101, Source Archives Départementales de la Loire, cote PER1328_10

RANDONNÉE PASCALE, 1912

«  À 16 h. 15, nous entrons à Valence (92 km en 3 h. 45) après une halte d’un quart d’heure auprès d’une fontaine pour croquer quelques bananes, car nous ne nous arrêterons plus, maintenant, avant Die. Le vent nous gêne souvent, de fréquentes ondulations nous obligent à changer fréquemment de vitesse.  »
«  Halte à la Grande-Pugère  ; je ne manque jamais de me désaltérer à cette fontaine, qui date de 1587, s’il vous plaît, et qui est la seule entre Aix et Saint-Maximin. Voilà, me direz-vous peut-être, bien des haltes pour des randonneurs. Eh, mon Dieu, puisque rien ne nous presse, que notre train de retour ne passe maintenant qu’à 2 h. du matin en Avignon, pourquoi nous refuserions-nous quelques agréments  ?  »
Vélocio, «  Randonnée pascale  », Le Cycliste, 1912, 72-80, Source Archives Départementales de la Loire, cote PER1328_12

SAINTE-BAUME ET VENTOUX, 1913

«  Nous prenons par Châteauneuf-le-Rouge, et nous n’oublions pas de nous rafraîchir à la fontaine de la Pugère.  »
Vélocio, «  Sainte-Baume et Ventoux  », Le Cycliste, 1913, p.111-117, Source Archives Départementales de la Loire, cote PER1328_12

COL DU ROUSSETFORÊT DE LENTE, 1919

«  En sortant de Tain, ablutions abondantes à une fontaine que je connais de longue date  ; de Tain à Romans, la fournaise  ; on moissonne déjà dans la plaine.  »
«  Le train fut assez soutenu puisque à 16 heures et quart nous étions par Saint-Nazaire, Saint-Lattier et Romans, en train de nous doucher à la fontaine de Tain qui nous avait vus la veille  ; le soleil nous avait rôtis aussi copieusement le dimanche que le samedi. Traverser cette vallée du Rhône au milieu du jour en été, c’est entrer dans un four. On ne m’y reprendra pas de longtemps  ; avec cela qu’elle, n’a rien, absolument rien d’agréable ni d’intéressant et qu’on a toujours hâte d’en sortir  »
Vélocio, «  Trois expériences  », Le Cycliste, Juin-Juillet 1919, p. 69-74, Source Archives Départementales de la Loire, cote PER1328_13

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